Trois Canadiens et un Américain en route vers le WRC Mexico

Trois Canadiens et un Américain en route vers le WRC Mexico

05/03/2017

La plupart des rallyistes nord-américains rêvent un jour de se mesurer dans une manche du Championnat mondial de rallye. Comme nous venons d’un des rares endroits du monde qui ne tient pas une manche au niveau ultime de ce sport, cette idée demeure un rêve pour de nombreux compétiteurs, qui y vont quand même comme spectateur ou travailleur.

Cette année, deux équipages ont pris la route vers le sud, vers le Mexique, pour participer à un rallye inscrit au WRC depuis plus d’une décennie. Dave Wallingford et Leanne Junnila, ainsi que Jason Bailey et Shayne Peterson, ont choisi de vivre une expérience de rallye complètement différente cet hiver : après la neige et la glace du Rallye Perce-Neige, ils sont partis pour le soleil et les boissons bien glacées du Mexique.

 

 
 

Rally Mexico est réputé pour ses températures supérieures à 30º Cet les spéciales les plus élevées de tout le championnat, dépassant les 2 700 mètres d’altitude. Ces deux facteurs handicapent les moteurs de toutes les voitures en compétition et les deux équipages l’ont bien senti dans les deux roues motrices qu’ils avaient pour l’occasion.

« Dave et moi discutions quand Dave a demandé : « Est-ce que je devrais attendre encore un an pour avoir plus d’expérience ? » a raconté Junnila. « Tout le monde fait ça, attendre que la voiture soit parfaite, que les circonstances soient parfaites, mais ça n’arrive jamais, alors personne ne le fait. La meilleure façon de s’assurer de le faire, c’est juste de s’inscrire et de le faire. »

 

 
 

Les équipiers ont commencé à discuter avec Team O’Neil, tandis qu’au même moment, Bailey et Peterson commençaient à penser à cette aventure au sud de la frontière.

« Martin Headland m’a envoyé de l’info sur un forfait de location pour une R2, et c’était moins cher que d’utiliser ma propre voiture », a raconté Bailey. « Alors juste avant le Perce-Neige, on a décidé d’y aller, mais de n’en parler à personne. »

« Jusqu’à ce que je voie nos noms sur la liste des inscrits, ça ne semblait pas réel. »

 

 
 

Quelques semaines après le Perce-Neige, les équipages sont arrivés au Mexique pour entreprendre la reconnaissance. La limite de vitesse de la reconnaissance au Rally Mexico étant de 90 km/h, les bons copilotes ont tôt fait de calculer que pour faire toutes les spéciales dans le temps alloué, il fallait que ce maximum devienne la vitesse minimum.

« Tout à coup on a compris pourquoi les équipages du WRC utilisent des voitures toutes montées pour faire la reconnaissance », a annoncé Wallingford. « Tout se passe sur des routes ouvertes avec des vaches, des chèvres des camions géants à benne basculante, et les gens du coin. »

Les routes sont incroyablement serrées et techniques, avec des séquences « L1 en R2 en L2 » qui se suivent sur des douzaines de kilomètres, le long de falaises de centaines de pieds, sans la moindre chance de reprendre son souffle. Les deux équipages ont eu recours à des voitures de location et ont dû choisir entre garder le rythme et ramener la voiture en un seul morceau, une tâche plus difficile que prévue.

« On a pris une VW en location à l’aéroport », a raconté Bailey. « J’ai endommagé l’auto dans un gué. On est revenu lentement et on a pris une autre voiture. »

L’équipage a parcouru toutes spéciales une fois, mais n’a pu faire le deuxième passage partout à cause du temps perdu à régler le problème de voiture.

 

 

Les deux équipages ont pris le départ avec la simple intention de terminer le rallye, et ils ont eu des problèmes à le faire.

« Mon objectif était de finir », a déclaré Wallingford. « C’était le seul plan que j’avais. Je me disais que je serais le seul Américain et que je finirais probablement dernier. »

Le premier jour s’est déroulé sans incident et, pour Wallingford et Junnila, les problèmes ont commencé le deuxième jour.

« Chaque fois que je passais de première à deuxième, le moteur étouffait », a expliqué Wallingford. Plus tard, on a déterminé que c’était un capteur de débrayage défectueux. « La première fois, on a redémarré, mais la seconde fois, j’ai dû accroché la commande de chauffage du parebrise qui bouffe beaucoup de jus, et ça n’a pas redémarré. »

 

 
 

L’équipage a manqué deux spéciales et s’est empressé de reprendre le départ le lendemain. Pendant ce temps-là, Bailey et Peterson manquaient parfois à leur devise : « Va lentement, mais doucement ».

« On allait assez vite pour se faire plaisir, mais pas assez vite pour se mettre dans le gros trouble », a résumé Bailey, qui a fini par conter sa plus grosse frayeur du rallye.

« J’avais une note Freiner tôt, sur un saut en R5 », raconte Bailey. « On est tombé dans le champ d’un fermier, en évitant quelques grosses roches pour retourner sur la route. »

Le coup a brisé l’intercom, alors Peterson a dû se servir de ses mains pour faire comprendre les notes à Bailey. Une pluie torrentielle a embué le parebrise et la voiture a fait une crevaison avant l’arrivée à la fin du rallye.

« Ce n’est pas ce que je voulais, mais j’en tire de bonnes anecdotes », a conclu Bailey.

 

 
 

Wallingford et Junnila ont aussi connu une sortie de route, et ont terminé dans un fossé. Les spectateurs les ont aussi rapidement remis sur la route et au retour au parc d’assistance à la fin de la journée, l’équipe de service leur avait préparé une petite réception. C’était l’anniversaire de Wallingford et il y avait du gâteau, une piñata et une chorale de fans pour les aider à célébrer.

Même si Wallingford n’a aucune anecdote particulière à raconter « Tous ces virages serrés finissent par se ressembler » Junnila se rappelle bien de la spéciale Autodromo.

« L’atmosphère était enivrante et nous avons échangé avec les fans et d’autres coureurs », raconte Junnila. « Et la spéciale était amusante, avec beaucoup de sauts, ce que je préfère. C’est là aussi qu’on m’a surnommée La Dama de Hierro, la dame de fer ! »

 

 
 

L’atmosphère lors des rallyes du WRC est particulière. Les fans sont des mordus et les légendes du sport sont accessibles. Bailey a eu la chance de discuter avec Sébastien Ogier avant le départ d’une spéciale et il a croisé Andreas Mikkelsen à l’inscription.

Enfin, au dernier contrôle horaire, Bailey et Peterson se sont classés 19e au général, et ont remporté leur classe. Wallingford et Junnila, malgré leur nouveau départ, ont terminé 21e, une place de mieux que ce qu’il avait prévu.

Aucun des deux équipages ne fait de plans pour participer à un autre rallye du WRC, mais les deux ont dit qu’ils aimeraient recommencer. En attendant, ils devront se satisfaire du Rocky Mountain Rally, les 27 et 28 mai, à Invermere, B.C.

 

 

 

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