PREMIÈRE VICTOIRE EN CARRIÈRE POUR KAREL CARRÉ ET SAMUEL JOYAL AU PERCE-NEIGE

PREMIÈRE VICTOIRE EN CARRIÈRE POUR KAREL CARRÉ ET SAMUEL JOYAL AU PERCE-NEIGE

02/04/2018

Le Rallye Perce-Neige a beau se tenir au fin fond de l’hiver canadien, mais il reste un baptême d’enfer pour toute équipe qui débarque à Maniwaki pour la première manche du Championnat canadien de rallye. Cette année, des 33 inscrits au départ, dix l’avaient déjà emporté ou terminé sur son podium. Non seulement les routes et les conditions seraient infernales, mais la compétition serait sans pitié.

La plupart des blagues tournaient autour des rivalités amicales entre les compétiteurs du plus important préparateur présent à l’événement. TEST Racing a aligné cinq voitures, dont trois aux mains de pilotes dans le top 10.

Karel Carré et Samuel Joyal avaient beaucoup d’attente, pas seulement les leurs, mais aussi celles de nombreux fans de rallye. L’équipage s’est amélioré tant en pilotage qu’en vitesse au cours des dernières saisons et a bénéficié du tutorat de leurs pères respectifs, Bruno Carré et Yvan Joyal.

Ils étaient présents lors de rallyes pour conseiller et suggérer des approches à leurs jeunes, mais cette fois-ci, ils étaient là pour compétitionner avec leur progéniture !

 
 

Au départ du rallye samedi matin, il y avait 233 km à parcourir en une seule et longue journée de compétition. La première boucle était constituée de six courtes spéciales et tous les équipages ont surpris et se sont fait surprendre.

Leo Urlichich et Alex Kihurani en sont sortis vainqueurs, devançant Karel Carré et Samuel Joyal par 17,9 secondes. Les deux équipages avaient déjà creusé une bonne avance entre eux et le reste des participants, même si une seule erreur aurait permis aux autres d’en profiter et de les rattraper.

Les cinq premiers équipages à entrer au premier service comprenaient aussi Jean-Sébastien Besner et son copiloteMartin Cadieux, André and René Leblanc, ainsi que Bruno Carré et Yvan Joyal.

 
 

Même si elle était courte, la première boucle a été décisive pour Nicolas Laverdière et Vincent Trudel. Ils ont mordu dans un banc de neige dans Blue Sea et ont frappé un poteau d’Hydro de plein fouet. Heureusement personne n’a été blessé et malgré leurs efforts pour tenter de reprendre la route, ils ont compris que l’abandon était inévitable. Et le dommage au poteau d’électricité a forcé l’annulation du deuxième passage.

 

Le pilote du coin et fou de la glace, Sylvain Erickson a dû abandonné sur problèmes mécaniques, après le premier passage de Blue Sea. Lui et son copilote Aaron Crescenti sont revenus au service et ont travaillé avec leurs mécanos pour reprendre leur rallye, mais ce fut de courte durée. Erickson a connu une longue carrière en rallye canadien, et il est reconnu pour son style ça passe ou ça casse. Malheureusement, sa voiture a beaucoup manqué de fiabilité au cours des dernières saisons.

 
 

Pendant ce temps, en 2 RM, un nouveau meneur s’installait aux commandes. Philippe Benoit et Jonathan Desgroseilliers ont éclipsé leurs rivaux et prouvé que leur MINI est rapide, même contre la puissance de la Dodge SRT-4 de Chris Greenhouse.

« Nous avons été vraiment trop conservateur au début du rallye », a avoué Chris Greenhouse. « Nous allons pousser dans la prochaine boucle et voir où ça nous mène. » L’équipage américain était tombé en troisième place en classe, derrière Mathieu Leblanc et Éric Dubé.

 

Le Perce-Neige ne commence vraiment qu’avec les spéciales de l’après-midi. Faite de trois longues spéciales en forêt et de deux courts sprints en ville, cette boucle commande respect et vigilance.

La première spéciale, Kitigan Zibi, fait près de 40 km, plus que les six spéciales précédentes. Une spéciale exigeante et parfois difficile—et quelques fois décisive dans certaines éditions—elle a eu un impact immédiat chez les compétiteurs.

Les meneurs Urlichich et Kihurani ont mordu dans un banc de neige et capoté. En glissant du côté droit de la voiture, la glace du copilote s’est brisée et la neige a envahie l’habitacle au point de couvrir l’équipage jusqu’aux cuisses. Revenu sur ses roues, l’équipage a continué et s’est arrêté à la fin de la spéciale pour enlever le plus de neige possible. Malgré cette mésaventure, l’équipage n’a reculé que de trois places.

 

Karel Carré et Samuel Joyal ont saisi l’occasion pour creuser une avance de près de deux minutes et ont encouru des problèmes mécaniques ce faisant.

« On allait vite, mais je crois qu’il y a un problème avec le différentiel arrière ou les cardans », a déclaré Carré qui a dû se retenir pour terminer les 60 km restants de cette boucle et revenir au service. « Il faudra ralentir ou risquer de ne pas finir. »

Ils n’ont pas été les seuls à connaître des problèmes dans Kitigan. Jean Sébastien Besner et Martin Cadieux ont eu deux crevaisons, perdant beaucoup de temps pour réparer en spéciale. Puis des dommages au cataliseur ont réduit la puissance moteur et fait perdre des places au classement, tant et si bien que qu’ils ont décidé d’abandonner.

Bruno Carré et Yvan Joyal ont aussi eu à s’arrêter à cause d’une crevaison et sont tombés en neuvième place, plus de six minutes derrière leurs fils, meneurs de l’épreuve.

 
 

Chris Greenhouse et Danny Norkus ont foncé dans Kitigan, passant deux voitures vers le cinquième temps de cette spéciale, et malgré cela, ils n’ont pu reprendre la tête de la classe à Benoit et Desgroseilliers, qui ont conservé leur septième place au général.

Max Méconse et Cindy McCarron ont été les plus rapides de la classe Production dans Kitigan, terminant la spéciale en septième place. Ç’a été leur fait d’armes, parce qu’ensuite ils ont connu des ennuis et sont tombés au classement.

 

Quand les voitures ont commencé à arriver au deuxième service, le classement avait complètement changé. Urlichich et Kihurani étaient revenus à la deuxième place au général.

André et René Leblanc avaient abordé le rallye prudemment. Précédemment, de mauvais résultats au Perce-Neige les avaient empêchés d’accéder au podium et ils étaient déterminés à ne pas répéter cette erreur, trouvant enfin l’équilibre entre vitesse et sécurité. Cette stratégie fonctionnait puisqu’ils étaient maintenant en troisième place.

 
 

D’abord lents, pour se dérouiller, Chris Martin et Brian Johnson étaient loin dans le classement au premier service, mais ils ont retrouvé leur rythme et étaient remontés en quatrième place au deuxième service, en raison d’un très beau troisième chrono dans Kitigan Zibi.

Simon Vincent et Hubert Gaudreau ont aussi bien fait, terminant en cinquième place devant Bruno Carré et Yvan Joyal.

 

À ce moment-là, Greenhouse était passé en tête des 2RM, avec près de quatre minutes d’avance sur Leblanc et Dubé. Benoit et Desgroseilliers avaient perdu de précieuses minutes enfoncés dans un banc de neige et étaient encore à 37 secondes derrière.

La dernière boucle de spéciales a commencé en ville avec la très courte Marie-Anne, puis les équipages ont repris le chemin de la forêt. Là encore, la très longue Kitigan Zibi s’est révélée intraitable.

Un gazouillis de Greenhouse dit tout :

 

Avec Greenhouse et Norkus hors-course, la bataille des 2RM a repris de plus belle entre Benoit et Leblanc. Benoit et Desgroseilliers ont ouvert la machine, battant leurs rivaux dans les trois dernières spéciales, mais ce n’a pas été assez. Leblanc et Dubé ont donc pris la première marche du podium en classe.

Cette fois encore, Kitigan s’est jouée de Urlichich et Kihurani. Ils ont crevé et se sont traînés dans la neige profonde et une température glaciale pour remplacer le pneu, perdant du temps et retombant en quatrième place. En repartant, ils ont croisé Karel Carré et Samuel Joyal, eux aussi aux prises avec une crevaison. Les meneurs du rallye avaient perdu du temps, mais pas assez pour laisser filer la tête du classement. Ici encore, Vincent et Gaudreau ont avancé au classement.

 
 

Kitigan a été crève-cœur pour les frères Leblanc, qui ont subi deux crevaisons du même côté de la voiture et qui ont eu des problèmes à redémarrer. Ils ont finalement fini en sixième place, leur rêve d’un podium en charpie.

« Je ne sais pas ce que c’est », a raconté André. « On dirait qu’on peut juste pas atteindre le podium ici. On a connu pire ici, mais c’est toujours difficile ici pour nous. »

 
 

De retour sur quatre bons pneus, Urlichich et Kihurani se sont remis à pousser pour une place sur le podium. En arrivant au contrôle de fin, ils avaient une fuite dans un pneu, mais des temps qui leur assuraient la deuxième place.

« Nous avons perdu cinq minutes avec cette crevaison », a dit Urlichich. « Puis avec la neige qu’on a embarqué et le fait de ne pas avoir vraiment de notes… »

« Comparé à l’an dernier, quand nous avons gagné sans trop de problème », a laissé entendre Kihurani, « cette année a vraiment été difficile ici ».

Simon Vincent et Hubert Gaudreau sont repassés en troisième place et Martin et Johnson ont terminé au pied du podium, en quatrième place.

« C’était bon de pouvoir rouler de 5 % à 7 % plus vite ce week-end », a avoué Vincent. « Et c’est bien de finir sur le podium avec des amis comme Karel et Samuel. »

Se tenant sur la plus haute marche du podium pour la première fois de leur carrière, Karel Carré and Samuel Joyal étaient tout à leur joie d’avoir surmonté autant de difficultés et d’avoir mieux fait que tous les autres.

« C’est vraiment étonnant », a déclaré Carré. « Ça fait trois ou quatre ans que nous venons ici et nous avons eu des malchances. Mais finir premier, c’est magnifique ! »

Ils ont été accueillis par leurs pères qui ont terminé cinquième au général. Les jeunes devraient bientôt commencer à faire des plans pour la saison, maintenant qu’ils mènent le championnat.

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La saison reprend au Rocky Mountain Rally, à Invermere (BC) du 25 au 27 mai prochain.

 

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